Les responsabilités civiques des propriétaires de compagnies dans les questions de l’extinction humaine

Cet essai est sur http://www.poupart.farm/ dans sa version originale, “The Civic Responsibilities of Business Owners in the Questions of Human Extinction”. Nous vous invitons à visiter et y lire le contenu car chez Poupart farm, ils savent de quoi ils parlent.

Les responsabilités civiques des propriétaires de compagnies

(un humble attentat de traduction de l’anglais par l’auteure).

Il était une fois,

tu as conçu une façon de faire quelque chose

un peu différemment, un peu mieux.

Philosophe et humaniste américain, Noam Chomsky a écrit un essai qui s’appelait “La Responsabilité de la classe intellectuelle”. Dans cet œuvre, il accuse et charge les intellectuels de son pays, en leurs ordonnant de prendre une position rationnelle contre l’impérialisme et les actes atroces de leur pays à l’étranger, et que, de plus, ils cessent de se permettre d’utiliser les bénéfices du pouvoir pour perpétrer le génocide. C’est un argument critique contre un « culte de l’expert » global, dans lequel seulement une minorité de gens en pouvoir, généralement riche, mâle, et d’un ton de peau beige, peuvent se prononcer expert en moralité et en idéologie quand non seulement ces questions sont accessibles à tous, mais étant entièrement subjectives, aucune science rigoureuse ne peut exister sur ces questions, et donc aucun expert peut aussi vraiment exister. Il continue avec un détail sur le charlatanisme de ceux qui se proposent d’être de tels experts en affaires étrangères et domestiques, leur mensonges et vols évidents, leur représentations manipulées de l’histoire, et leur rôle actif en crimes partant de l’extorsion au meurtre, et ce à l’échelle de milliers d’humains.

« La Responsabilité des intellectuels » fut publié en 1967, et M. Chomsky parlait de la Guerre du Vietnam. Ses questions étaient : Quelle est la responsabilité des intellectuels dans l’incitation à la guerre, et quelle est la responsabilité d’un peuple quand son pays lance une guerre? Pour illustrer, que doit-on faire de cette grande majorité de citoyens Allemands qui était au courant, qui ont permis la deuxième guerre mondiale, et qui ont accepté ce massacre de leurs voisins?

Aujourd’hui, nous avons à affronter l’extinction globale. Quelle est alors la responsabilité des gens de pouvoir, des gens riches, vis-à-vis le reste de la vie? Nous bénéficions, à même titre que la classe « intellectuelle » de M. Chomsky, du pinacle de l’ingénuité humaine, de centaines d’années d’innovations sociales et technologiques, de santé, sécurité et un accès à l’information à une échelle inconnue par d’autres humains de toute l’histoire mondiale. Richesse et aisance que le futur risque de voir disparaître, si nous survivons, et dont le déclin est déjà amorcé. Quelle est notre part de responsabilité, ayant reçu ces bénéfices tirés d’habitude qui causent quantité de déchets, de pertes, de souffrances ainsi que la mort sur notre planète, et qui risquent de détruire tout espoir pour l’humanité?

Vers la fin du 18ème siècle, dans le contexte du début de la révolution industrielle, l’Angleterre et les États Unies commencèrent à passer des lois qui aujourd’hui comprennent les lois sur les affaires et les traités économiques de tous les pays de la terre. (Wikipedia’s history of Corporations.)

« Incorporation » signifie « d’être insérée dans un corps ». Ça fonctionne comme ceci: un individu ou un groupe de personnes paie pour créer une Personne Imaginaire. Comme une Vraie Personne, cette Personne Imaginaire peut signer des contrats et être propriétaire d’actifs. Elle peut donner de l’argent à ses amies, de Vraie Personnes. Elle peut opérer une compagnie, et cette Personne Imaginaire paie moins d’impôts qu’une Vraie Personne qui fait le même travail. Elle peut bénéficier des profits de ses actes criminels, et participer aux crimes à l’étranger et à la maison mais, n’étant qu’Imaginaire, ne peut pas être emprisonnée.   (“Could GM Be Charged With Murder?” Un indice: La réponse est “Non”.) Les seuls lois (only laws that can touch)  qui peuvent toucher les Vrais directeurs d’une corporation sont les lois d’impôts et certains torts civil, contrôlés par des démarches complexes de comptables et lobbyistes. (intricate and expensive accounting and lobbying).

Une dernière distinction entre ces êtres est importante. Bien qu’une Vraie Personne ait supposément le libre arbitre (“free will”), une Personne Imaginaire, in-corps-porer, porte un « geas » – un énoncé de règlements qu’elle doit absolument suivre, chef parmi ceux-ci étant « Profit à tout coût. »

geas
ɡeSH/
nom
(folklore Irlandaise) une obligation ou une
prohibition imposé sur une personne par la magie

Les lois d’incorporation ont été spécifiquement organisées pour permettre à un petit groupe de personnes riches et en pouvoir à devenir plus riche, et avoir plus de pouvoir. Aujourd’hui, grâce à ces lois, nous avons des Personnes Incorporées, comme des Evil  Masterminds qui sont tenues par la loi de faire des choses comme préparer des réserves de pétrole en excès de la capacité de survie de la planète, et de combattre les lois environnementales pour se garder le droit de continuer d’agir ainsi.(fighting climate policy) Des corporations de tout genre, petites comme grandes existent. Qui achètent les avantages d’une réduction d’impôts et des dépenses déductibles, tandis que de plus en plus proche de chez nous les gens souffrent de la faim. Il se privent de la viande (autre que pour des bonnes raisons de santé, environnement, et éthiques  (health, environmental, and ethical concerns), se privent de fruits et légumes, pour arriver à payer leur loyer. (See: Poverty and food quality, See: Rise in food prices, See: Food insecurity in Montreal).

Oublions pour un instant les civils.
Pourquoi les soldats ne se sont pas arrêtés?
La police?
Parce qu’ils sont humains : The Stanford Prison Experiment.

« Est-ce qu’une personne doit aider une autre personne en besoin » est une question ancienne. On la trouve en religion (The Good Samaritan, Buddhist compassion), en philosophie (Categorical Imperative), et à la maison (Blue balls). Généralement, les gens ont demandé et répondu à deux questions au sujet de la bénéficence : c’est à dire, agir de sorte à apporter bénéfice à une autre personne.

Devrais-je aider? Probablement

Dois-je aider? Non. Nous avons le libre arbitre.

Cette dernière est le domaine où se situaient les citoyens Allemands durant la période de la seconde guerre mondiale, et les citoyens Américains lors du massacre de vingt ans au Vietnam. Dans ce qu’on appelle la « Philosophie classique » ainsi que dans nos histoires historiques (historical narratives),  nous pouvons les pardonner, ces gens inconnus dans un passé si lointain. Le travailleur Allemand aurais dû dire non au meurtre des autres, mais il avait un emploi pour la première fois en 30 ans, et un peu de fierté et espoir pour le futur, et on peut s’attendre à ce que cet homme prenne la meilleur décision pour lui et sa famille. Notre héritage culturel, nos œuvres écrits, et nos façons de penser : tous s’entendent pour dire que, malgré que cet Allemand aurait dû aider, lui comme nous devons être libre à ne pas aider, si on le choisit.

En tout cas, c’est ça la logique tordue de la plupart des apologistes de la guerre et il n’y a pas grand chance que ce soit eux qui amènent les changements rationnels qu’il nous faut pour contrer cette logique. Heureusement, nous avons un système pour catégoriser la responsabilité criminelle, dans le sens pour lequel nous nous sommes généralement entendues sur une série de lois qui viennent limiter le libre arbitre. Quand nos libertés empiètent sur celles de l’autre, quand nos actions deviennent nocives, alors nous entrons dans le domaine de l’acte criminel, et nous devons cesser. Au travers de la culture et de l’histoire, les humains sont d’accord sur le processus suivant un crime : cessation de l’acte, identification des conséquences, correction. Ceci, comme les questions aux frontières de l’obligation et la charité, est une vérité religieuse, philosophique, et personnelle dans notre société; soit, la définition d’un crime et de ses conséquences.

Alors on peut demander si, lors du naufrage du Titanic, prendre un seau et le vider aurait aidé? Serait-il un crime de ne pas vider ce sceau? Est-ce que d’aider à sauver le navire serait requis et obligatoire? Et si c’était le dernier navire sur terre, et que s’y trouvait tous les derniers représentants de la vie? Certainement le diktat de nos instincts biologiques, selon toutes lois contre la violence que l’humanité a pu énoncer, écrire, ou décréter dans l’histoire de l’homme, ces gens doivent verser un seau pour sauver l’humanité, et de ne pas ramer est un crime grave. Ne pas le faire est à la fois génocide, suicide, et homicide d’amies et famille, acte inacceptable par tous nos barèmes.

Oui, si les gens d’affaires peuvent agir pour sauver le monde, alors nous le devons. Car nos privilèges sont au profit de meurtres, dans le passé, au présent, et continuellement. Nous devons cesser. Nous devons être honnêtes. Nous devons corriger.

Je suis heureuse que tu cherches à lire sur ce sujet.

Pour arrêter, nous refusons de participer à la mascarade. Nous cessons d’exploiter les gens et les options de basse qualité faussement nommé « à bas prix ». Ce n’est pas vrai que ce bidule de 2 $ de la Chine n’a coûté que 1$. Il a brûlé du pétrole, est fabriqué de matériaux toxiques et de n’importe quoi, et représente le travail mal payé, dangereux, dévalué à tous les niveaux, incluant dans nos propres bureaux. Et les coûts complets ne sont pas seulement payés par ces gens qui seront considéré « inactifs », que de la viande à nourrir, quand ils ne sont plus économiquement utile, mais seront aussi payés par moi, par toi, et par ta famille. Payés en années de vie perdue, spécifiquement car la production et le transport de toutes ces choses empoisonne notre seul environnement, et généralement parce que les humains sous pression ont tendance à réagir de façon violente. Même si on ne pouvait pas appliquer le cas éthique, et le cas légal, nous devons par préservation, arrêter de comptabiliser les choses à leur dernier coût payé, et les prendre à leurs vrais coûts systémiques.

Parce que changement climatique et meurtre, meine freund.

Nos gouvernements n’agissent pas assez vite pour nous sauver, et ils ne le peuvent pas. Ils ont leur propres « geas », le poids inévitable d’institutions humaines quand ils cessent de fonctionner pour la population. De plus, ils ont été créés pour maintenir la situation dans son état actuel, et de le faire en cachette. L’effet du « culte de l’expert » de M. Chomsky, des deux « côtés » du spectre politique en combinaison avec une industrie massive de distraction, un média qui n’a que deux sujets (C’est terrible là-bas, les choses avances ici »), et un système d’éducation qui a trop peur d’une révolte d’enfants et donc n’enseigne pas la pensée critique, est alors la création d’une culture dans laquelle les mensonges sont acceptables. En faits, une culture dans laquelle les mensonges sont couramment défendu au nom d’un « droit d’opinion » ou du «free speech » au lieu d’être compris, chacun à son tour, comme « la destruction de crédibilité du discours public » et « propagande » ou « incitation à la haine ».

Nous avons accepté que nous pouvons faire confiance, que les experts en questions sociales, en gouvernement ou pas, ont nos meilleurs intérêts en vue, et ce, malgré toute preuve ou fait historique. Ils œuvrent pour leurs propres intérêts, ceux des gens aussi riches qu’eux, un peu plus riches qu’eux. Bref : les gens qui se chargent de gouverner. Ces intérêts sont majoritairement de garder le statu quo sur la situation qui est en train de nous tuer. Loin d’offrir sous-traitance de notre capacité d’une pensée critique à une petite caste de gens, « éduqués » dans la philosophie extraordinairement égoïste et myope du « héro solitaire» dans lequel eux et seulement eux peuvent nous sauver, nous devons donner les outils et les informations pour faire ces décisions à absolument tout le monde, et promouvoir la coopération vers des fins utiles, et ce de façon très, très urgente.

Les citoyens allemands vivaient dans une culture et une structure de pouvoir identique à la nôtre, structure qui a plusieurs milliers d’années. Ils auraient dû mieux faire, et les dangers étaient beaucoup moins mortels. Par contre, peut-être qu’on peut mieux faire. Nous avons quelques grands avantages sur ces décennies, notamment, le précaire mais libre échange d’information et de traductions. Malgré un manque d’appui dans les halles du pouvoir, des solutions émergent à tous les niveaux de l’activité humaine.

Nous pouvons utiliser des méthodes de comptabilité à triple-résultat, qui prends en compte les coûts environnementaux et sociaux ainsi que les dépenses qu’on calcule traditionnellement. Faire du lobbying, investir, promouvoir, et faire vivre les gens qui se battent pour former une économie durable. Se battre pour éliminer les subventions aux industries du pétrole et autres tueurs-de-la-terre. De tenir personnellement responsable les directeurs de compagnies pour les actes criminels d’une corporation. De réinstaller le système d’impôt progressif, et de taxation sur les héritages, de créer un système éducatif basé sur la coopération, la créativité, et la pensée critique. De mettre la technologie au service de l’élimination ou la minimisation de gouvernement représentatif, à être remplacé par un système proportionnel, qui dépend d’un service public. D’enlever l’argent de tous les niveaux des campagnes politiques. Fermer le système de parties et polarisation politiques. Faire confiance aux gens. Il y a beaucoup plus d’initiatives que celles-ci, qui sont rationnelles et requises. Tu as l’embarras du choix.

Je comprends que c’est difficile. Je sais qu’on t’a menti quand on t’a décrit comment fonctionne le monde, et au sujet de ta place dans ce monde, et la façon de vivre des autres qui y vivent. On m’a raconté les mêmes mensonges. Je te pardonne pour ces années pendant lesquelles tu ne savais pas que notre façon de vivre tuait d’autres humains. Mais, maintenant tu le sais. (Et si non, écoute ces films : Before the Flood, This Changes Everything).  Qu’une minuscule portion de l’humanité ait des choix ou du pouvoir dans ce massif déraillement fatal, mais on est compté parmi eux et ça vaut la peine de le répéter: puisque les gens d’affaires peuvent agir, nous le devons. Le coût de nos victoires dans les guerres économiques est l’extermination, et il n’y a pas pour l’instant une autre agence qui a le pouvoir de nous arrêter. Cessez de le faire. Arrêtez de mentir. Réparez. Parce que après nous viennent les révolutions et après ça: la fin.

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